Cyclisme : la carte des zones les plus dangereuses à vélo

En 2020, la mortalité des cyclistes sur la route a bien moins baissé que celle des autres usagers de la route. Revue des accidents les plus fréquents et tour de France des lieux les plus redoutables à deux roues.

Par Victor Alexandre et Stanislas de Livonnière

Le 15 février 2021 à 17h51, modifié le 15 février 2021 à 18h02

Si 2020 a naturellement montré une baisse notable de la mortalité routière, c’est bien moins le cas pour les cyclistes. Les confinements et autres couvre-feux successifs ont permis, en un an, une diminution des morts sur les routes de -23 % pour les automobilistes, de -22 % pour les motards et de -19 % pour les piétons. Les accidents mortels à vélo n’ont, eux, baissé que de 7 %. La hausse des usages, tant perceptible que difficile à mesurer, entre forcément en ligne de compte.

Cyclisme : la carte des zones les plus dangereuses à vélo

Pour y voir plus clair, nous avons analysé les données d’accidentologie des années passées pour cerner les accidents les plus fréquents et, surtout, identifier les lieux les plus dangereux pour les cyclistes.

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Portrait-robot d’un accident à vélo

Les 174 personnes décédées en selle représentent 6,8 % des personnes tuées sur la route en 2020. Parmi elles, la grande majorité est plutôt âgée : les deux tiers ont 55 ans et plus. Outre l’âge, le sexe des victimes nous en dit plus : « 88 % des cyclistes tués sont des hommes », lit-on dans le dernier bilan annuel de la Sécurité routière.

Le calendrier et l’heure de la journée comptent beaucoup : « 21 % des cyclistes tués ou blessés le sont de nuit ». « On dénombre 488 victimes cyclistes en moyenne les mois de juin, juillet et septembre, contre 291 en novembre, décembre et janvier », une conséquence logique de la baisse des usages en hiver.

Cyclistes des villes et cyclistes des champs sont loin d’être logés à la même enseigne. Si le citadin peut se sentir vulnérable en slalomant entre les voitures, les motos et les bus, soyons clairs : les accidents sont moins graves en ville qu’à la campagne. Le cycliste est blessé légèrement dans 70 % des cas en zone urbaine, contre 32 % hors agglomération. La vitesse des autres véhicules sur les grands axes n’y est pas pour rien, 80 % des personnes tuées en milieu rural le sont hors intersection, toujours selon la Sécurité routière.

Cyclisme : la carte des zones les plus dangereuses à vélo

Près de 10 000 accidents de vélo cartographiés

A chaque fois qu’une personne victime d’un accident de la circulation entre dans un parcours de soins, une ligne est ajoutée au « bulletin d’analyse d’accident corporel de la circulation » (BAAC). Une mine d’informations pour décortiquer chacun des accidents, du bobo au tombeau.

En 2018 et 2019, 9256 incidents impliquant des cyclistes y sont répertoriés. La région parisienne est de loin la plus concernée. 1532 accidents de vélo ont fait au moins un blessé léger à Paris, contre 461 dans le Rhône, deuxième du classement. Dans le top 10, on retrouve les Hauts-de-Seine (336), la Seine-et-Marne (273) et la Seine-Saint-Denis (206). En France, plus d’un quart des accidents impliquant des cyclistes se produisent en Ile-de-France (28 %).

A Paris, les accidents graves et les décès ont surtout lieu en centre-ville et au nord-est de la capitale. La place de la Concorde, connue pour ses pavés piégeux, la place du Châtelet, de la République ou de Stalingrad. Côté grands axes, le boulevard Magenta, la rue La Fayette ou le boulevard Voltaire tiennent le haut du pavé. Là encore, des lieux très fréquentés par les cyclistes parisiens.

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